Marie-Thérèse Tsalapatanis sculpte le corps. Des corps de femmes le plus souvent, sinueux, pleins, féconds. Elle est l’invitée d’honneur du Salon des Arts de Saint-Maurice.
Saint Maurice organise son Salon des Arts depuis vingt-trois ans. Cette année, Marie-Thérèse Tsalapatanis, invitée d’honneur, apporte quelques-uns des ses bronzes.
Marie-Thérèse s’alimente d’anatomies : celle des chats, celle des hommes, mais surtout celle des femmes. » La » femme, devrait-on dire. Modèle unique décliné en variations : assise en tailleur ou à genoux, mais à même le sol, sans socle. Cette femme a les cheveux noués pour laisser apparaître la ligne de cou, toujours longue, tendue. Des épaules à la taille, une finesse juvénile, élancée et gracieuse comme une ballerine. Tandis que le bassin et les cuisses offrent des courbes prometteuses de fécondité proche des rondeurs de la Vénus de Willendorf. Le travail de la matière et les teintes rappellent le traitement du corps chez le peintre expressionniste Egon Schiele. Les patines jaunes cuivrées sont obtenues en fonderie : » on brûle le bronze au chalumeau puis l’acide attaque la matière et donne ces teintes. » Son art cache des années d’apprentissage : » j’ai commencé par le dessin, dés l’enfance. Je suis passé par les ateliers, les cours, pour me perfectionner, travailler d’après modèle. » Après cette phrase de maîtrise technique, Marie-Thérèse a abandonné le réalisme pour laisser libre court à son style personnel, celui qu’elle sait depuis l’enfance, un style expressif et fort : » La façon dont je ressens les choses. » A découvrir jusqu’au 5 février.
Julie Malaure
Echo d’Ile de France
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