Ces figures et bien plus encore, font l’objet d’une exposition où des personnages de toutes tailles dominent la foule d’un air un peu fier et triomphant.
A l’exemple d’autrefois La Bruyère, les femmes de Marie-Thérèse Tsalapatanis (elles sont majoritaires), ont ce côté caricatural qui est marqué dans leur chair. Laquelle enveloppe bien douillettement leurs os. Car Marie-Thérèse Tsalapatanis joue avec les volumes qui lui servent à asseoir très solidement les lignes et les formes. Mais tout se joue autour de l’expression et de la féminité que celle-ci soit juvénile ou accomplie. Ici c’est dans une pose détendue que ses corps nus s’offrent aux regards, là ils sont plus langoureux, ou même maternels et protecteurs.
Marie-Thérèse Tsalapatanis prétend avoir plusieurs périodes, ou du moins deux principales. Nous ne sommes pas entièrement d’accord sur ce point. Pour nous il y a une continuité qui va s’étendre depuis des personnages construits de façon classique, vers les mêmes dont elle accentuera la partie charnelle des fesses. Ce qui les caractérisera autrement, en leur donnant une assise des plus solides. Cependant pour nous, dans les deux cas, Marie-Thérèse Tsalapatanis organise les poses comme un peintre organiserait les structures d’une nature morte. Car Marie-Thérèse Tsalapatanis se sert des membres, non seulement pour occuper l’espace qui entoure le corps, mais pour l’encadrer dans une suite harmonieusement logique, et qui offrira à sa construction ce caractère solide, expressif et unique. C’est l’œuf qui contient le volume dont les formes sont la partie intégrante. Les corps sont manipulés par elle en souplesse et avec les membres ils apportent une ambiance de beauté intégrale. Tandis que les seins sont lourds et arrondis, chargés qu’ils sont de tout le poids d’une réalité plus sexuelle. Par sa conception du sujet, Marie-Thérèse Tsalapatanis a compris et nous transmet cette attirance vers le charme d’une perfection qui englobe en un tout, l’œuvre toute entière. Cependant quel que soit le thème évoqué par l’artiste, on retrouve toujours cette expression globale à laquelle participe tout le corps, sans oublier les visages qui restent la source d’un langage fort et bien particulier.
Au fond nous ne sommes pas loin du délit de Belle Gueule !
Mais là ne s’arrêtent pas les inspirations créatrices de Marie-Thérèse Tsalapatanis, elle aime les animaux et ses chats nous le disent avec beaucoup d’humour, elle recherche aussi dans le filiforme de ses séries de Don Quichotte, une expression plus simple et qui reprend son talent de dessinatrice dans lequel elle excelle.
Une remarque intéressante pour les artistes, cette exposition qui se tient dans un lieu consacré au tourisme est une reconnaissance officielle du rôle important que peuvent avoir les arts en matière de tourisme. A condition, et comme c’est le cas aujourd’hui, de présenter des œuvres accessibles et au goût de tous.
Chistian Germak
Arts Gazette International.